A VIGNEUX-SUR-SEINE,

le terrain du clos de la Régale ne produit pas que des polémiques. Des spécialistes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) viennent de mettre au jour des vestiges gallo-romains.

Cette découverte est liée au projet de la mairie de bâtir, sur cette parcelle de 20 ha, bordant la D 31, à deux pas de Draveil, un ensemble de quelque 300 pavillons - davantage selon les opposants à Serge Poinsot, le maire UMP de Vigneux. 

Certes, début juin, le commissaire-enquêteur rendait un avis défavorable sur la révision du plan d'occupation des sols, indispensable à la réalisation du projet immobilier. L'objectif de construire sur le clos de la Régale n'étant pas abandonné, un diagnostic archéologique a été ordonné. « Nous intervenons sur les sites inconnus de nos services où sur ceux qui ont un passé archéologique avéré. Il y a vingt ans, des archéologues amateurs avaient découvert des objets gallo-romains à Vigneux. Il était logique d'y intervenir», souligne-t-on à l'Inrap. Des fondations remontant aux trois premiers siècles de notre ère.

Pendant que la mairie revoyait sa copie, les engins de terrassement ont creusé des tranchées sur 10 % du terrain et décroché le jackpot : des fondations d'habitations remontant aux trois premiers siècles de notre ère. Cela confirme l'occupation gauloise de la future Vigneux, déjà constatée en 1983-1984, lorsque l'Inrap fouillait sur le site du supermarché Auchan et repérait des traces de cette présence.

Le diagnostic sur le clos de la Régale étant positif, l'Inrap passe à la vitesse supérieure. « Nous allons maintenant procéder à de véritables fouilles approfondies », précise Fabrice Marti, le responsable du chantier. L'arrivée des tractopelles et l'apparition des tranchées ont semé un semblant de confusion dans le quartier. « Ils commencent les fondations des pavillons ? », s'inquiète Bernard, un riverain. En fait, le véritable projet immobilier ne démarrera pas avant plusieurs mois. La municipalité vient de revoir sa copie. Le nouveau dossier prévoit notamment l'élargissement de la D 31, afin de limiter les risques d'engorgement sur cet axe majeur du quartier. Le temps que les premiers coups de pioche soient donnés, les fouilles devraient être terminées.