Château-Frayé s'appelait, au milieu du XVI ème siècle, vers 1550, Château-Festu du nom de Jehan de Chateaufestu, possesseur de biens sur la seigneurie de Vigneux en 1304. Il prit ensuite le nom de Château Fraguier lorsqu'il appartint, à la fin du XVIème siècle, au sieur Nicolas Fraguier. Le nom de Château-Frayé est donc une altération de celui de Château Fraguier. Le domaine fut la propriété d'importants personnages, tel le sieur Thonie (ou Thomé), Lieutenant Général des Armées du Roi ; M.Paris, écuyer du Prince de Conti, rendu célèbre lors de l’altercation avec l’écuyer du comte de Soisson, un sieur Hazon, notaire à Paris et un autre Hazon (Albert-Antoine), Lieutenant-Colonel de Cavalerie.
Après la Révolution, il fut acquis en 1797 par Auguste Victor Thion de la Chaume puis, en 1799, par le Général napoléonien, Jean Sarrazin. Celui qui fut conseiller municipal de Vigneux, donna asile au château au Général Bernadotte et à son épouse, en difficulté avec Bonaparte. Le général Sarrazin revendit le domaine en 1802. Au XIXème siècle, Château Frayé connut plusieurs propriétaires, dont le Comte de Bruges qui fut le premier aide camp du comte d’Artois, futur Roi Charles X. Avant la Révolution, il fut chargé de différentes missions (entre autres auprès d’Alexandre 1er empereur de Russie). Sous la Restauration, il fut l'un des trois inspecteurs généraux des gardes nationales. Il fut grand chancelier de la Légion d'honneur (pendant moins de deux mois). C'était un membre très influent du camp des ultras, parti d'Artois. En 1836, celui-ci vendit les 230 hectares du domaine à M. Chaper, administrateur de la Société Agricole et Industrielle Château Frayé, qui avait pour objet la culture des betteraves et la vente du sucre. Pour cause d'échec commercial, cette Société revendit le domaine en 1843. Après un passage entre plusieurs mains (4 ventes), Château-Frayé fut acquis en 1881 par M. Poupinet, cultivateur. En 1889, ce dernier, qui fut adjoint au maire de Vigneux de 1887 à 1900, et dont une rue porte le nom, mit en vente le domaine, sauf le château et le parc, pour la constitution d'un lotissement. Les lotisseurs étaient MM. Porchy et Derore. Enfin le château et le parc furent mis en vente en 1922 pour lotissement. Le château a été détruit en grande partie avec la réalisation d’une rue qui passe en son milieu, la rue de Bellevue qu’il aurait été plus judicieux d’appeler ‘‘la rue de la honte’’ pour avoir torpillé le patrimoine historique le plus riche de Vigneux sur Seine dont l’histoire connue remonte à l’an 1300. On ne peut que remercier la municipalité de l’époque (1923/25) qui a créé cette rue de manière délibérée. Les ailes droites et gauches subsistent encore et sont occupées par des particuliers. Subsistent aussi la pièce d’eau du château qui a été réhabilitée ainsi que les anciennes écuries transformées en maison d’habitation et la construction qui abritait la conciergerie du château située à l’entrée du château le long de l’avenue Henri Barbusse. Toutes ces anciennes constructions méritent une protection pour le témoignage qu’elles apportent à la ville de Vigneux sur son histoire et rappelons le, une histoire en rapport avec des personnages de l’histoire de France.
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