“Echo”

BULLETIN D'INFORMATION DE LA SOCIETE
D'HISTOIRE LOCALE DE DRAVEIL ET VIGNEUX

Novembre 2003 - N°57

Au quartier Montparnasse

La Coupole   Le vendredi 03 octobre, pour faire suite à notre précédente sortie à Paris avec repas au restaurant "Le Procope" et promenade au quartier Latin, nous effectuons la visite guidée, par notre conférencière habituelle, d'une partie du XIVème arrondissement de Paris (Boulevard Montparnasse, Boulevard Raspail, rue de la Campagne Première), lieux qui furent, entre les deux guerres de 1914-18 et 1939-45, le rendez-vous d'artistes venus du monde entier, qu'ils soient peintres, sculpteurs, littérateurs ou photographes.

  C'est ainsi qu'après avoir admiré la statue de Balzac par Rodin, nous pénétrons dans quelques cours tranquilles abritant les ateliers où vécurent ces artistes, puis nous nous arrêtons à diverses reprises devant des immeubles à l'architecture caractéristiques des années 30 avec leurs fenêtres et leurs bow-windows rappelant les oriels d'Allemagne.

  Nous cheminons le long des rues où vivaient et travaillaient ADJET, le premier photographe de Paris; Man RAY, peintre surréaliste, photographe et cinéastre américain; MODIGLIANI, le peintre italien ami du sculpteur roumain BRANCUSI, dont l'atelier a été reconstitué au musée d'Art Moderne; et KIKI de Montparnasse, la petite Bretonne accueillante qui finit dans l'alcool et la misère. Bref, un plongeon dans la vie de bohême de ce monde si particulier.

  Enfin, après avoir contemplé de loin la haute silhouette de la Tour Montparnasse si différente du style de l'entre-deux guerres que nous venons d'admirer, nous faisons halte devant la Fondation Cartier à l'architecture transparente avant de nous séparer Place Denfert-Rochereau, à proximité du fameux Lion de Belfort.

  Je n'aurai garde d'oublier de signaler l'excellent déjeuner que nous avons pris en commun à "La Coupole", le grand restaurant parisien qui eut son heure de célébrité en d'autres temps.

  Au total, nous avons, encore une fois, passé un excellent moment, à la fois convivial et instructif, et vraiment très agréable malgré une averse traîtresse, heureusement brève.

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Au Palais du Luxembourg

Le SénatLe lundi 20 octobre, au début de l'après-midi, une quinzaine d'entre nous franchissent l'imposante porte d'entrée du Palais du Luxembourg pour une visite commentée du Sénat.

  Après un aimable accueil de la secrétaire de M. BETEILLE, le sénateur de notre circonscription, et le passage obligé du portillon de sécurité, nous assistons à une projection filmée de court métrage sur la Haute Assemblée, ses représentants, son rôle, son organisation et son fonctionnement.

  Ensuite, nous suivons nos deux guides pour en apprendre un peu plus sur l'histoire et l'architecture des lieux. Construit à la demande de la reine Marie de MEDICIS de 1615 à 1625, le palais accueillera la famille royale jusqu'à la période révolutionnaire, au cours de laquelle il deviendra une prison.

  Sous l'Empire, en 1804, il accueillera les premiers Sénateurs. Agrandi sous Louis-Philippe en 1836, il sera rétabli comme assemblée parlementaire sous le Second Empire. Sous la IIIème République, quelques personnages très célèbres, tels Victor HUGO, Jules FERRY et Georges CLEMENCEAU, figureront parmi les sénateurs.

  Pendant la 2ème guerre mondiale, le palais sera occupé par l'Armée de l'air allemande. En 1946, il abritera une nouvelle assemblée dénommée "Conseil de la République". Depuis 1958, le Sénat, rétabli par le Général de Gaulle, occupe les lieux.

  Tous ces changements n'ont pas manqué d'avoir des conséquences sur l'architecture des lieux, où l'on retrouve de nombreux styles (Renaissance, dorique, ionique, corinthien, maniériste). Ainsi, le vestibule se caractérise par son plafond aux rosaces encaissées, ses colonnes de plus en plus fines et ses bustes de Marianne.

  Dans le grand hémicycle, qui reçoit les 321 sénateurs élus par les grands électeurs, on remarque les statues d'hommes célèbres - PORTALIS, MALESHERBES, MOLE, COLBERT, TURGOT, D'AGUESSEAU - et les bustes de maréchaux de l'Empire qui furent Pairs de France : MASSENA, LANNES, GOUVION-SAINT-CYR.

  Nous ne pourrons évidemment pas tout voir de ce qui est une véritable ville, avec ses bureaux, ses salons, sa bibliothèque, son bureau de poste, son restaurant et ses nombreuses salles de réunion. Mais nous remarquerons la galerie des bustes, l'immense salle des conférences (57m x 11m x 12m de hauteur) avec, au plafond, ses peintures représentant les pouvoirs spirituels et dynastiques : Capétiens, Valois, Bourbons.

  Au salon des messagers d'Etat, nous observons des portraits de monarques (CHARLEMAGNE, SAINT-LOUIS, LOUIS XIII, ALBERT 1er roi des Belges, et celui du dieu du silence... En médaillon, l'Aiglon et, au milieu, la justice sur son trône.

  Enfin, nous descendons le magnifique escalier d'honneur orné d'une balustrade de style ionique et corinthien le long d'un mur décoré de sculptures de griffons.

  Si l'on ajoute à cette visite le petit exposé de droit constitutionnel sur les sénateurs, leur mode d'élection, leur rôle, la durée de leur mandat (6 ans), leur âge d'éligibilité (30 ans) et sur l'organisation interne et le fonctionnement de cette assemblée (président, bureaux, groupes politiques, commissions, navettes), nous pouvons affirmer sans hésiter que nous avons enrichi nos connaissances.

  Enfin, dans un autre ordre d'idées, il convient de préciser que le Sénat est propriétaire du magnifique jardin du Luxembourg proche du Palais, ce jardin si apprécié du grand public.

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L'affaire SEZNEC


Guillaume SEZNEC    Le jeudi 14 novembre, une cinquantaine de nos adhérents ont participé à une conférence débat co-organisée avec les Amis du Livre de Draveil au Café-Cultures de Draveil sur l'affaire Seznec.

  A l'instar de la fameuse affaire DREYFUS, l'affaire SEZNEC, survenue en 1923, a suscité un intérêt considérable et partagé l'opinion publique française. Elle n'est d'ailleurs pas terminée puisqu'elle a donné lieu à une interminable procédure engagée par les descendants de Guillaume SEZNEC, l'accusé condamné aux travaux à perpétuité et qui a purgé au bagne de Guyane une terrible peine pendant un quart de siècle, jusqu'à ce qu'il soit gracié en 1947 par le Général DE GAULLE.

  Outre la curiosité généralement provoquée par toute grande affaire judiciaire, l'affaire SEZNEC est troublante à plus d'un titre et soulève un certain nombre de questions tant sur la réalité des faits que sur la procédure criminelle en vigueur dans notre pays. Elle a d'ailleurs donné lieu à des polémiques et à plusieurs ouvrages réalisés par des magistrats et des avocats.

   En outre, l'exposé nous était présenté par un personnage qui, lui aussi, est auteur de livres sur le sujet : « Nous, les Seznec » et « Seznec, le bagne » publiés chez Robert Laffont. Et un auteur particulièrement concerné puiqu'il est le propre petit-fils de l'ancien bagnard. En effet, Denis SEZNEC a consacré une partie de sa vie à une bataille pour la réhabilitation de son grand-père injustement condamné, le 4 novembre 1924, à une seule voix de majorité du jury, aux travaux forcés à perpétuité pour un crime dont on n'avait pas apporté les preuves.

  Des preuves, il y en eut pourtant. Mais des preuves dont il apparaît qu'elles ont été fabriquées, notamment par l'inspecteur BONNY, qui sera plus tard chassé de la police et se signalera pendant la guerre pour son activité gestapiste et sera fusillé en 1944.

  Mais il reste tant de questions. D'abord concernant la victime, le conseiller général QUEMENEUR, dont le corps n'a jamais été retrouvé malgré les recherches. Ensuite concernant la validité des témoignages reçus et enregistrés, ou non. Enfin, concernant les motifs qui auraient conduit au crime : une affaire d'argent entre les deux hommes ou un trafic juteux de matériel des surplus américains de la guerre 1914-18.

  C'est tout cela que nous a raconté Denis SEZNEC avec la fougue et la conviction émouvante d'un homme qui mène sa lutte depuis des années avec une ténacité toute bretonne pour la révision du procès (la requête porte le n°1 à la Chancellerie). Une lutte qui se traduit par une quête opiniâtre du passé, par des enquêtes et des contre-enquêtes, par la consultation d'innombrables dossiers et la rencontre d'autorité politiques, de magistrats, d'avocats et de journalistes de tout bord.

  Devant une assistance captivée, Denis SEZNEC, courtes séquences filmées à l'appui, a parlé avec son cœur des mystères de cette histoire, des ravages qu'elle a causés au sein de sa famille, des doutes sur ses implications politiques. Et il a conclu sur l'espoir qui l'habite que soit enfin obtenue la réhabilitation de Guillaume SEZNEC, ce vieux bagnard qui a toujours clamé son innocence, allant jusqu'à refuser la grâce qu'on lui proposée en 1933 en affirmant : « Il n'y a que les coupables qui demandent pardon ».

  Les ouvrages précités de Denis SEZNEC sont à la disposition de nos adhérents dans notre local du Gros Buisson chaque 1er jeudi du mois de 10h00 à 12h00 (sauf vacances scolaires), de même qu'une documentation sur l'histoire de Draveil, Vigneux et diverses communes de l'Essonne.

  La liste des ouvrages dont nous disposons sera présentée lors de l'Assemblée Générale qui se tiendra le samedi 29 novembre prochain de 10h00 à 12h00 salle Daniel Féry, Avenue Henri Barbusse à Vigneux-sur-Seine.

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Deuils

  Nous avons la tristesse de vous informer qu'un nouveau deuil a touché cette année notre association. Mademoiselle Yvonne PILLARD nous a quitté le mois dernier. Chargé de diverses fonctions dans plusieurs associations de Vigneux (secrétaire de Mnémosyne et membre de Amitiés Partagées de l'O.L.P.A.V.), Yvonne PILLARD était également adhérente de notre association depuis 1991.

  Une nombreuse assistance était présente à la cérémonie religieuse célébrée le 07 octobre dernier en l'église Saint-Pierre de Vigneux-sur-Seine. Nous présentons de nouveau à sa famille et à ses amies nos sincères condoléances.

Retour Bonjour, je reste à votre disposition pour toute information