L'Assemblée générale annuelle
Le
samedi 26 novembre 2005 s'est tenue à Vigneux sur Seine, salle
Daniel Féry, la 18ème assemblée générale
annuelle de la Société d'Histoire de Draveil et Vigneux.
Sur les 101 adhérents actuels, 71 étaient présents
et 18 excusés.
Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, donné
la parole à M. Poinsot, maire de Vigneux et demandé quelques
instants de recueillement à la mémoire de deux adhérentes
récemment décédées, Mmes Paulette Rémy
et Monique Vaas, M. Le Texier, président, passait à l'ordre
du jour. II rappelait l'évolution des effectifs de l'association:
de 15 à sa création en mairie de Draveil en 1988 à
136 en 1996, puis une stabilisation depuis lors aux alentours de 100.
Pour les nouveaux adhérents, il résumait les statuts de
l'association et présentait ses structures, ses objectifs et son
fonctionnement.
Il faisait ensuite le bilan de l'année 2005 :
- l'assistance à un grand spectacle à Paris (Palais des
Sports de la Porte de Versailles) à connotation historique: «
Les Gladiateurs » ; une conférence à Draveil sur la
vie et la mort de Cléopâtre, reine de légende; une
conférence à Vigneux avec projection de diapositives sur
la flore et la faune des marais ; une journée à Chantilly
pour une visite guidée du château et du parc et un spectacle
équestre, un voyage-en-Auxerrois avec une croisière sur
le canal du Nivernais, un repas dans là cave d'un vigneron bourguignon
et une visite commentée des grottes d'Arcy sur Cure, une visite
à l'Ecole Nationale de Police de Draveil à l'occasion de
la Journée Portes Ouvertes lors de la Fête du Patrimone;
une visite guidée de l'usine de la Lyonnaise des Eaux à
Vigneux.
- la tenue d'un stand d'information au Forum des Associations à
Vigneux, avec présentation de notre site Internet.
- la publication et la diffusion de 3 numéros de ECHO, notre bulletin
d'information.
- une exposition à Vigneux d'oeuvres de nos adhérents (
ouvrages, peintures, dessins, sculptures, broderies, etc).
Ce bilan ayant été approuvé, M. Le Texier présentait
la situation financière de l'association. L'actif à la date
du 26 novembre 2005 s'élevait à 7953 euros, ce qui marque
une certaine stabilité autour de 8000 euros (8500 en 2003, 9350
en 2004 en raison de l'annulation d'un voyage de trois jours prévu
en Suisse). Cet actif est constitué par les cotisations annuelles
des adhérents et leur participation aux frais de conférence
et de voyage, en achats divers pour l'animation des manifestations et
en frais généraux de fonctionnement (fournitures diverses,
photocopies, assurances, correspondance, communications) et de documentation
(achat d'ouvrages, abonnement à revues et à Internet).
Le bilan financier approuvé à l'unanimité, le président
présentait les projets retenus par le Conseil d'Administration
pour la saison 2006: une conférence en janvier à Draveil
sur « Quand rois de France et seigneurs composaient des chansons
» suivie d'une dégustation de la Galette des Rois ; une conférence
en février à Vigneux avec projection de diapositives sur
« le Port aux Cerises » ; un voyage en mars en Orléanais,
une visite en avril du domaine de Sceaux et du Musée de l'Ile de
France, une journée guinguette au bord de Marne en mai avec une
petite croisière sur la Marne, un voyage à Bruges (Belgique)
en juin..
L'ordre
du jour étant épuisé, M. Le Texier remerciait l'assistance
de son attention, puis passait la parole à Mme Brigitte GRUEL,
représentant M. Le Maire de Draveil, avant de convier les participants
au buffet traditionnel clôturant l'assemblée générale
annuelle.
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Quand les Rois de France et Seigneurs
composaient des chansons
Le
jeudi 12 janvier, fidèles à une bonne habitude, nous recevions
le Dr Boutaric pour une conférence dont le thème nous a
paru convenir à cette période de Fête des Rois. Depuis
des millénaires, les grands de ce monde, grâce à leur
éducation, ont composé des œuvres artistiques parmi
lesquelles la musique a pris une bonne place. Platon disait que tous les
hommes devraient être musiciens. Socrate jouait de la cithare ;
Ptolémée, père de Cléopâtre, jouait
de la flûte. On ne connaît pratiquement rien de la musique
de l'Antiquité. On sait toutefois que l'art venait de Grèce
et que les Romains n'étaient pas des artistes bien que le terrible
Néron se targuât d'être musicien et que Britannicus
eût un grand talent. Dès les premiers siècles va naître,
avec le pape Grégoire, le chant liturgique chrétien, dit
chant grégorien. Après la longue période des invasions,
le temps des Mérovingiens voit, au VIème siècle,
Chilpéric, petit-fils de Clovis, composer des poèmes et
des hymnes. Mais c'est au VIIIème siècle, sous
le règne des Carolingiens, que l'on assiste à la 1ère
Renaissance des Lettres et des Arts : dans la chapelle de Charlemagne,
on chantait des chants gallicans. Au Xème siècle,
sous la dynastie des Capétiens, existait le même goût
pour la musique : le successeur de Hugues Capet, Robert le Pieux, réalisait
des compositions musicales. De la fin du XIème à
celle du XIIIème siècle se produit une seconde
Renaissance. C'est alors l'époque des troubadours, ces poètes
lyriques (dont beaucoup étaient des seigneurs) qui écrivaient
en langue d'oc, surtout pour les classes aisées, des œuvres
traitant de l'amour courtois ou de la dévotion religieuse, mais
aussi des chansons satiriques. Les formes les plus courantes en sont la
pastourelle, où une bergère parle d'amour avec un pâtre
où un seigneur; l'alba, où le poète regrette de voir
poindre l'aube qui va le contraindre à quitter sa mie ; le canso,
chant triste ; le surventes, chant satirique. De tout cela, on connaît
assez bien les paroles, mais mal la musique.
Parmi ces
troubadours, on retiendra surtout Guillaume, 9ème duc
d'Aquitaine, grand séducteur ; sa petite fille, Aliénor
d''Aquitaine, excellente « trobaritz »(troubadourette), qui
épousa Louis VII, puis Henri II Plantagenet, et eut trois fils,
dont Richard Coeur de Lion, auteur de chansons. Une de ses filles, Marie
de Champagne, fut la protectrice de Chrétien de Troyes, auteur
de « Tristan et Iseut ». Mais il existait alors beaucoup d'autres
troubadours en Sud-Ouest. La croisade des Albigeois les chassera en Espagne,
notamment en Aragon. Et le mouvement va s'étendre, monter vers
le Nord - avec les trouvères- et en Allemagne - avec les minnesânger-
(Frédéric Barberousse en fut un).
L'un des plus célèbres fut Bernard de Ventadour, le poète
du joy, mort en 1180. Notre conférencier nous interprète
l'une de ses oeuvres : « Quand je vois l'alouette », puis
« Amour, ou trop tard me suis pris », hymne à la Vierge
écrit par Blanche de Castille.
Après la Guerre de Cent Ans et la peste noire, c'est la 3ème
Renaissance. Nous écoutons une chanson de Charles d'Orléans
(XVème siècle) : « Que me conseillez-vous, mon cceur
».
Aux XVème et XVIème siècles, la musique va connaître
un essor et rayonner en Europe. La musique instrumentale va se perfectionner.
Et les rois composent, tels François ler (« les
Belles Amourettes ») et Henri VIII d'Angleterre (« Hélas,
Madame »). En 1593, Henri IV, le Vert Galant, adresse à sa
maîtresse Gabrielle d'Estrées « Charmante Gabrielle
». La reine Margot, très bonne musicienne, écrit «
Nos deux corps sont à toi ». En 1634, Louis XIII écrit
« Amaryllis ». Louis XIV, le Roi Soleil, écrit «
Apprenez-moi ce qu'est l'amour ». Au XVIIIème
siècle, la reine MarieAntoinette écrit les paroles et la
musique de plusieurs chansons: « Pauvre Jacques », «
C'est mon ami » et « Je vous veux ». Et le comte de
Provence, futur Louis XVIII, compose - peut-être en son château
de Brunoy- « Ce matin, j'ai perdu mon cœur ». Enfin,
notre conférencier nous chante « Turlututu », une chanson
écrite par Mademoiselle en 1775.
Après cette originale leçon d'histoire de France en chansons,
nous sacrifions avec notre troubadour à une autre bonne habitude
dans notre Association: la dégustation de la Galette des Rois.
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NOS MEILLEURS VŒUX A
TOUS ET A TOUTES POUR CETTE ANNEE 2006 ! ! !
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