La
Base de Loisirs du Port aux Cerises
Le
vendredi 3 février, au foyer Gaston Vial, M.Bétis nous a
commenté un diaporama réalisé au cours des recherches
naturalistes destinées à la conception d'un livre sur le
Port aux Cerises.
D'abord
est présentée l'histoire du site. L'ère néolithique
est évoquée avec le menhir des Mousseaux ; puis le temps
des seigneurs et des notables avec les cultures pour la capitale (asperges,
poires, vigne, cerises) ; enfin l'exploitation
systématique des sables alluvionnaires déposés
par la Seine sur une dizaine de mètres d'épaisseur, matériaux
destinés à la construction d'immeubles et du métro
de Paris.
Les sables épuisés, que faire de ce vaste espace de plans
d'eau et de remblais ? Pris en charge en 1962 par l'Agence Technique et
Foncière de la Région Parisienne et le Secrétariat
d'Etat à la Jeunesse et aux Sports, le site va devenir une des
12 bases régionales de plein air et de loisirs de la région
Ile de France.
Aux aménagements créés par l'homme ( murs, bâtiments,
allées, talus, arbres importés...), la nature va réagir,
s'adapter. L'auteur nous décrit quelques plantes et animaux sauvages
qui animent et diversifient ce milieu particulier nommé «
anthropique » (chélidoine, herbe à Robert, lamier
blanc; punaises gendarmes, lézards des murs...).
Parmi les arbres importés, on peut remarquer allante, paulownia
impérial, marronnier d'Inde et à fleurs, érable à
feuilles rouges, métaséquoia, charme-houblon. Cependant,
ces ajouts décoratifs ne doivent pas se faire au détriment
de la flore originale du site, qui appartient à la coulée
verte constituée par les vallées de la Seine, de l'Yerres,
de l'Essonne et de la Juine, ainsi que par la forêt de Sénart
reliée à la Seine par le Bois Chardon.
Les autres milieux naturels présents sur la Base sont les pelouses
et prairies, les bois, les friches et les étangs. Les pelouses
accueillent les jeux de nombreux groupes d'enfants. Selon l'exposition,
la proximité de haies ou de bordures végétatives,
la fréquence des tontes, la densité du piétinement,
certaines plantes parviennent à s'implanter : pâquerettes
vivaces, plantain à larges feuilles, potentille rampante, lierre
terrestre, pissenlit, matricaire, grande mauve, saponaire officinale...
Une faune spécifique vit bien cachée (grandes tipules, criquets,
grillons des champs) et, plus visible ( corneilles, merles, sansonnets).
Les bois sont traversés par de larges allées pour la promenade
et par de petits sentiers propices à la découverte. Chênes
pédoncules ou sessiles, érables champêtres ou planes,
frênes, peupliers, robiniers faux acacias, résineux, constituent
une belle diversité. Sont aussi présents clématite
vigne blanche, ronce frutescente, églantiers, buddiéias,
gui, et bien d'autres encore. Le rôle des champignons vivant en
symbiose avec certains arbres est également évoqué.
Une faune très discrète est présente : écureuils
roux, palombes,
grives, papillons divers qui apprécient particulièrement
les buddiéias.
Les friches, pittoresques et dépaysantes, dévoilent au promeneur
une flore très riche : vipérine, bouillon blanc, molène
noire, onagre bisannuel, origan, verveine officinale, et certaines plantes
très rares comme le datura stramoine. Les parcours sont bordés
de cornouiller sanguin, de yèble, et les hauts massifs envahis
de vigne vierge et de houblon. Avec de
la chance, on peut rencontrer le renard, le campagnol, le chardonneret.
Les étangs caractérisent le Port aux Cerises. On y retrouve
la végétation des milieux humides : massette, acore vrai,
nénuphar jaune, nymphéa blanc, joncs, saules, aulnes, trembles...
L'observation des oiseaux aquatiques est très riche : cygnes, cols
verts, foulques, poules d'eau, grèbes huppés, hérons,
martin-pêcheur... Des hivernants fréquentent le site : mouettes
rieuses, grands cormorans, bemaches du Canada, oies sauvages.
Notre conférencier présente enfin le livre « Le Port
aux Cerises». Richement illustré, cet ouvrage de 208 pages
propose, outre l'histoire du site, ses activités et son devenir,
décrit environ 160 espèces végétales et 80
animales et insiste sur les propriétés médicinales
des plantes. Cette diversité constitue un précieux capital
qu'il faut préserver. L'ensemble représente aussi un immense
potentiel pédagogique que l'on peut retrouver dans un parcours
découverte figurant dans un livret édité par le Cercle
Littéraire et Historique de Draveil.
+++
Une journée à
Sceaux
Le
samedi 1er avril, nous prenons la route pour
Sceaux, où nous avons prévu une visite guidée du
château, où se trouve le musée de l'Ile de France,
et une promenade dans ce vaste domaine de 150 ha.
Annick Fort, notre guide, nous présente d'abord la riche histoire
de ce domaine du XVIe siècle qui, àpartir de 1670, va devenir
un lieu prestigieux grâce à Colbert, le ministre de Louis
XIV. Colbert le fait restaurer et aménager par de grands artistes
- architectes, peintres, décorateurs, sculpteurs, tels Le Brun,
Coysevox, Girardon - et, pour la réalisation du jardin, le créateur
des jardins classiques français du XVlIe siècle : Le Nôtre.
Ce superbe domaine va connaître, au fil des siècles, de riches
propriétaires qui vont contribuer à sa réputation.
Ainsi, en 1683, le marquis de Seignelay, fils de Colbert, qui va faire
creuser le Grand Canal et redessiner le jardin par Le Nôtre, prolongeant
les parterres par de nouvelles et larges perspectives. Puis les héritiers
des lieux, le duc et la duchesse du Maine, qui vont y inviter nombre de
gens d'esprit et de plume - dont Voltaire - et y organiser les fameuses
«Nuits de Sceaux». Et aussi le comte d'Eu, le duc de Penthièvre,
la duchesse d'Orléans,le duc de Trévise..
Le domaine est acheté en 1923 par le département de la Seine
et les bâtiments classés monument historique en 1925. En
1971, il devient propriété des
Hauts de Seine, qui en assure la restauration et l'entretien.
Le château, ancienne « maison des champs », abrite le
musée. Construit en 1865 sur les ruines de l'ancienne demeure de
Colbert, ce bâtiment de pierre et briques rouges nous rappelle quelque
peu celui des Bergeries à
Draveil. Nous y admirons, dans de vastes salons, toutes sortes de
richesses : tableaux de maîtres (Fautrier, Dunoyer de Segonzac notamment),
faïences et porcelaines de diverses manufactures franciliennes, mobilier
de prix- lits, bureaux, commodes. Nous gagnons ensuite le pavillon de
l'Aurore, datant de 1670, qui présente sous sa vaste coupole, un
beau décor allégorique sur le thème de l'aurore,
peint par Le Brun en 1672 et remarquablement restauré.
Après un repas convivial, nous partons vers le domaine en passant
par le jardin des Félibres où se dressent les bustes d'écrivains
de langue d'oc tels Mistral et Aubanel, qui rappellent qu'un de leurs
glorieux aînés, le fabuliste Florian, a vécu à
Sceaux. Nous nous arrêtons dans l'église Saint Jean- Baptiste,
élevée au XIIIe, en partie reconstruite au XVe, à
la façade et à la flèche de style néogothique-
Renaissance. Nous y remarquons l'architecture et les vitraux de diverses
époques.
Nous observons en passant le petit château édifié
en 1661 et ses communs, d'aspect charmant. Et c'est le parc, qui nous
ouvre ses magnifiques perspectives: celle du grand axe du château
avec ses plaines des 4 statues et de la Pépinière, puis,
en perpendiculaire, celle du Grand Canal. Nous rebroussons chemin pour
aller admirer les cascades qui jalonnent la pente menant, entre deux rangées
d'arbres, au grand bassin de l'Octogone.
Mais à Sceaux, il pleut parfois... à seaux. Une grosse averse
nous pousse à remonter vers l'Orangerie, un immense bâtiment
dessiné, lui aussi, par Mansart et restauré après
avoir subi des dégâts lors de la guerre de 1870. Nous avions
déjà visité de beaux domaines en Ile de France, à
Vaux le Vicomte et Chantilly. Nous avons découvert Sceaux. Et nous
n'avons pas été déçus.
+++
Nos prochaines
sorties
- Jeudi 18 mai : du
côté de Nogent et du « Petit Robinson » : croisière
sur la Marne et spectacle en musique.
- Samedi 17 juin : Bruges, « la
Venise belge » : visite guidée de la ville et croisière
sur ses canaux.
|