Au
bord du Loing
Le
samedi 12 mai, nous partons en autocar pour une journée au bord
de l'eau. En l'occurrence, une visite guidée de la ville de Moret
sur Loing (77), une croisière sur le Loing et la Seine et une visite
guidée de Saint-Mammès, un fief de la batellerie.
Le temps est incertain, mais la pluie ne fait
que. menacer et va nous épargner tout au long de notre visite de
Moret, ville protégée de remparts sous Philippe Auguste
et qui présente des vestiges vieux d'une dizaine de siècles.
A l'entrée s'ouvre la porte de
Paris, au dos de laquelle on remarque une statue de la Vierge à
l'Enfant et une borne royale en grès de la forêt de Fontainebleau
portant le chiffre 36, la distance jusqu'à Paris en demi-lieues.
Nous débouchons bientôt
sur la jolie place de l'Hôtel de Ville, aménagée dans
les années 1920, où s'élèvent des maisons
pittoresques : l'ancien bailliage de Moret, l'Hôtel de Ville (datant
des années 1950) de style néo-gothique, une maison à
pans de bois d'allure médiévale avec pignon sur rue, tourelle
et balcon en encorbellement où l'on observe, sur la façade,
de nombreux personnages sculptés représentant des métiers,
une statue de Saint-Pierre avec ses clés et deux rats collés
(rappelant le nom d'un propriétaire des lieux : Racolé).
Non loin de là, nous découvrons
une façade François 1er - à restaurer- où
s'ouvrent trois arcades décorées style Renaissance italienne
et où l'on trouve diverses références à la
mythologie (Bacchanales- Dieu Pan) et, en médaillon, des personnages
célèbres: François 1°, François II, Anne
de Bretagne, Marguerite de Navarre, Diane de Poitiers.
De loin, nous apercevons le clocher
de l'église, qui penche légèrement à droite.
Le long de la rue de Grez, après d'autres maisons à pans
de bois très anciennes, nous gagnons l'église paroissiale,
dont la construction s'est prolongée de la fin du XIIème
au XVème siècle après une longue interruption. Haute
de 21 m sous voûte, elle possède un orgue datant de la Renaissance,
avec sa tribune et son buffet de l'époque Henri II. Son chœur
est actuellement en réfection. En façade, le portail date
du XVème siècle et porte de nombreuses sculptures (escargots,
vigne, sirène, personnages : Vierge à l'Enfant, Sainte Anne,
Saint Sébastien).
Plus loin, au coin de la rue Montmartre, nous
faisons halte devant la maison de Sisley, qui a peint dans la région
plus de 450 tableaux. Puis nous admirons
un donjon de pierre du début du XIIème siècle, quadrangulaire
et orné d'une rosé flamboyante. Les lieux ont reçu
la visite de personnages historiques, tels Philippe Auguste, Saint Louis,
Fouquet, Marie Leczinska.
Nous descendons ensuite, par un escalier, vers
le bord du Loing, qui déferle sous un pont au pied de la porte
de Bourgogne. Le site est charmant.
Après un excellent déjeuner dans
un cadre agréable, près du Loing, puis quelques détours
en chemin, nous gagnons Saint-Mammès, petite bourgade fluviale.
Nous y embarquons à l'emplacement d'un ancien barrage pour remonter
le Loing jusqu'à Moret. Nous longeons de nombreux bateaux-habitations
et passons sous le viaduc de Moret avec ses hautes arches baleinières.
Au confluent du Loing et de son canal, nous faisons demi-tour pour aller
vers la Seine, vers l'aval. Nous longeons un chemin de halage. A tribord,
c'est Champagne sur Seine ; à bâbord, Veneux les Sablons.
Devant, c'est l'écluse et le barrage de Champagne sur Seine.
En amont, on aperçoit l'église
de Saint-Mammès. Nous débarquons sur un quai bordé
d'un mur décoré de fresques sur les diverses activités
des mariniers et, après une promenade entre jardins et petites
maisons des mariniers, nous revenons au bord de l'eau, près de
la mairie et de l'église devant laquelle se trouve un polissoir,
énorme pierre datant de 4000 avant J.C. L'église, rénovée,
qui date du XIème siècle présente plusieurs pierres
tombales et statues dont notre guide fait une présentation passionnée.
Au total, une journée bien remplie...
+++
Un jour en Picardie
Le
samedi 16 juin, par un petit matin frais, nous prenons le car pour Amiens.
Au programme : une promenade dans les
fameux hortillonnages, une visite de la maison de Jules Verne et de la
cathédrale. Et aussi un repas au « Petit Bedon », un
restaurant au nom évocateur.
Vers 9HOO, notre groupe -une quarantaine de
personnes- embarque sur quatre petits bateaux de bois pour un parcours
au cœur des hortillonnages, ces jardins maraîchers qui s'étendent
sur 300 hectares le long de la Somme, tout près du centre ville
d'Amiens. Le temps est couvert et la pluie menaçante nous oblige
à ouvrir les parapluies mis à notre disposition par les
bateliers.
Nos longues barques à fond plat
glissent silencieusement sur les rieux, ces étroits bras d'eau
(tous portent un nom) bordés d'une végétation luxuriante
de saules et d'aulnes de diverses espèces et de nombreux hortillonnages,
jolies parcelles de
terre plus ou moins étendues cultivées par des jardiniers,
les boitillons. On n'accède à ces parcelles que par ces
bras d'eau. Leurs berges sont fragiles et nécessitent un entretien
constant. Grâce au sol tourbeux et au travail remarquable des hortillons,
les jardins, souvent décorés de manière originale,
sont riches de cultures diverses et de massifs de fleurs de toutes sortes,
rosiers notamment.
Au long de notre paisible promenade sur l'eau,
nous remarquons quelques pêcheurs amateurs de brochets ou d'anguilles,
des familles de canards et poules d'eau, quelques foulques et un héron
cendré.
La pluie nous a épargnés,
et nous regagnons la terre ferme la tête emplie d'images ravissantes
de ce site naturel créé
par la main de l'homme au cœur de vastes
marais qui couvraient la région.
Nous gagnons ensuite le centre ville pour visiter
la maison de Jules Verne, cet écrivain
visionnaire dont les romans (Le Tour
du monde en 80 jours, 20000 lieues sous
les mers, 5 semaines en ballon, Michel Strogoff,
etc...) nous ont passionnés autrefois. En effet,
bien que né à Nantes en 1828 et ayant vécu à
Paris et au Crotoy, Jules Verne va,
après 1870, se fixer à
Amiens dont il sera un élu jusqu'à peu avant sa
mort en 1905. Avec sa femme Honorine,
qu'il a connue à Amiens, il emménage
en 1882 dans la maison dite « à la tour ».
Propriété de la ville d'Amiens, cette maison est devenue
un véritable musée. Au rez-de-chaussée, nous passons
dans la salle à manger, de style néo-gothique. Nous y remarquons
le plafond à caissons, une cheminée massive, une cathèdre,
une crédence et des portes en trompe-l'œil.. Puis c'est un
salon de style néo-classique aux portes décorées
d'instruments de musique.
A l'étage, c'est un grand salon où
l'on trouve les collections des œuvres de Jules Verne réalisées
par Pierre Jules Hetzel, son éditeur, et le cabinet de travail
de ce dernier.. D'une terrasse proche de la tour s'offre une jolie vue
sur le mur d'en face, qui, de l'autre côté de la cour, présente
une peinture en trompe-l'œil rappelant les œuvres de l'écrivain
(bateau, globe, ballon).
Au second, c'est la bibliothèque
et le cabinet où Verne a écrit la plupart de ses romans
et, au troisième, un décor de grenier qui laisse libre cours
à l'imaginaire.
Après un sympathique repas tendance
picarde, nous rejoignons la cathédrale Notre-Dame toute proche.
Cette merveille gothique, la plus grande de France, édifiée
de 1220 à 1288 pour abriter la tête de Saint Jean Baptiste
rapportée par les Croisés en 1206, est impressionnante par
ses dimensions: 145x70m, flèche de 112m, tours à plus de
60m, voûtes à plus de 40m.
Restaurée dans la 2ème moitié
du XIXème siècle sous la direction de Viollet le Duc et
- pour la façade principale- à la fin du XXème, l'édifice
est classé par l'UNESCO au nombre des chefs d'œuvre du patrimoine
mondial. On y remarque surtout les sculptures (le beau Dieu au portail
central, le portail de la Vierge dorée) et d'admirables stalles
du XVIème siècle.
Après cette plongée dans le passé
lointain et récent, nous prenons le chemin du retour, persuadés
- si toutefois nous ne l'étions déjà - que, vraiment,
la France est belle et recèle toutes sortes de trésors.
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