GALETTE DES ROIS
2010
Le jeudi 7 janvier, à la maison des
Associations de Draveil, Jacques Macé, adhérent de notre
association, historien spécialiste de l'époque napoléonienne,
nous a fait un remarquable exposé sur " le retour des cendres
de Napoléon ".
« Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la
Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé».
Ce voeu du testament de Napoléon 1er est gravé dans le marbre
au-dessus de la porte monumentale conduisant à la crypte du Dôme
des Invalides. Il a été exaucé dix-neuf ans après
la mort de l'Empereur, le 15 décembre 1840, lorsque sa dépouille
est passéesous l'Arc de Triomphe de l'Etoile enfin terminé,
a descendu les Champs-Elysées au milieu de dizaines de milliers
de survivants de la Grande Armée - qui, par un froid de - 10°
avaient bivouaqué, bu et chanté des airs militaires toute
la nuit dans les jardins - et a rejoint l'esplanade des Invalides où
avaient été dressées des tribunes pour plus de 100
000 personnes. Victor Hugo nous a longuement conté cette journée
avant qu'Antoine de Caunes ne la reconstitue fidèlement dans le
film Monsieur N.
A travers un diaporama, Jacques Macé nous fait revivre cette exceptionnelle
journée d'unité nationale, mais aussi les cinq mois qui
l'ont précédée. Les raisons politiques de la décision
de Louis-Philippe et de Thiers de ramener en France le corps de Napoléon
; l'épique voyage de la frégate la Belle Poule, commandée
par le prince de Joinville, fils du roi, un joyeux luron qui savait être
sérieux lorsqu'il le fallait ; l'émouvant retour à
Sainte-Hélène des compagnons de la Captivité, tels
les généraux Bertrand et Gourgaud ; l'exhumation et la reconnaissance
du corps qui permit de constater, sans contestation raisonnable possible,
qu'il s'agissait bien de la dépouille de Napoléon, extraordinairement
bien conservée ; le retour de la Belle Poule à Cherbourg
et, sur un petit bateau à vapeur, la remontée du sarcophage
jusqu'au pont de Neuilly, tandis que plus d'un
million de personnes se pressaient sur les rives de la Seine.
Ce grandiose événement a définitivement ancré
la légende napoléonienne dans la mémoire de nos ancêtres
et dans notre histoire (et a préparé
l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence
de la République au suffrage universel). Il constitue un élément
marquant de notre identité nationale, comme on dit aujourd'hui.
Hitler crut séduire les Français en organisant, un siècle
plus tard jour pour jour, le 15 décembre 1940, le retour à
Paris des cendres de l'Aiglon, conservées à Vienne. Le petit
peuple de Paris ne s'y laissa pas prendre, disant : « il nous prend
notre charbon et il nous rend les cendres (1) ».
(1) : par le mot cendres, il faut entendre restes mortels.
Ni Napoléon, ni l'Aiglon n'ont été incinérés.
A l'issue de cette conférence, nous avons prolongé cet excellent
moment par la dégustation amicale d'une Galette des Rois.
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LA CORSE A LA VOILE, SUR
LES TRACES D'ALPHONSE DAUDET
Le
vendredi 19 février, salle Daniel Féry à Vigneux
nous attendait un exposé peuplé d'images de Mr Michel Bétis,
photographe, sur un voyage en Corse.
De décembre 1862 à mars 1863, sur le conseil de son médecin,
Alphonse Daudet fait un séjour en Corse. Il est très impressionné
par l'île et plus particulièrement, par les périlleuses
conditions de navigation de l'équipage des douaniers qui surveillent
la côte, par le métier si astreignant des gardiens du phare
des Sanguinaires et la beauté sereine ou tempétueuse de
ces îles, enfin par le site exceptionnel de l'archipel des Lavezzi
sur lequel le 15 février 1855 la frégate La Sémillante,
faisait naufrage, perdue corps et bien avec 750 hommes à bord.
Dans trois des Lettres de mon Moulin (Le phare des Sanguinaires, l'Agonie
de la Sémillante, Les douaniers.)
Alphonse Daudet décrit avec justesse les sentiments qu'il éprouve
lors de son séjour en Corse.
Au cours de la semaine de l'Ascension 1985, à bord d'un petit voilier
de dix mètres, l'HENAKYSIL, une croisière côtière
part d'Ajaccio pour rejoindre Santa Teresa (Sardaigne). Le voilier fait
escale à Propriano, Bonifacio, puis dans l'archipel des Lavezzi.
Le retour, selon la même route, permet une visite des îles
Sanguinaires, Michel Bétis réalise un reportage photographique
commenté sur cette croisière, mais ce n'est que plus tard,
en 2008, qu'il remarquera une troublante similitude avec le séjour
d'Alphonse Daudet. Séparés par une longue période
de 122 années, un écrivain sensible et observateur s'exprimant
par la suggestivjté des mots et un photographe naturaliste el culturel
s'exprimant par le réalisme des images vont se retrouver tout au
long de ces rivages corses.
Textes et photographies, teintés par des touches d'histoire, racontent
la vie en ces sites de " l'Ile de Beauté ". Des aventures
que l'on a envie de partager !
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DECOUVRIR DES PASSAGES COUVERTS
Tel
était le but de la sortie du 23 mars à Paris pour une visite
guidée. Mais les perturbations annoncées dans les transports
publics à cause d'une journée de grève ont amené
uombre d'inscrits à renoncer à cette visite.
Ainsi, une dizaine d'adhérents seulement se sont retrouvés
devant le Palais Brogniard pour emprunter ensuite la rue Réaumur
où, dans les années 1970-80, étaient regroupées
les imprimeries des journaux nationaux.
Passées les arcades de la rue Colonnes, le groupe se dirigeait
vers le boulevard des Italiens et gagnait le passage des Princes. Construit
sous le second Empire en 1860, celui-ci possède une verrière
lumineuse, un sol et des façades entièrement rénovés.
Après avoir été fermé pendant quatre ans,
réouvert en 1994, il est aujourd'hui le passage spécialisé
dans les jouets pour enfants. Ses vitrines sont peuplées de poupées,
de petites voitures et de petits soldats de plomb.
Le groupe se rendait en suite au passage des Panoramas qui date de 1799.
Tout proche du théâtre des Variétés - qui date
de 1807 -, ce passage tient son nom de deux rotondes à l'intérieur
desquelles les spectateurs, montés sur une plate-forme, admiraient
les " panoramas ". Ces deux rotondes out été démolies
en 1831. A l'intérieur du passage se succèdent, sous une
vaste verrière, de beaux magasins riches de boiseries et décorés
d'élégantes enseignes.
C'était ensuite la visite du passage Jouffroy, qui
abrite je célèbre musée Grévin inauguré
en 1882, et du passage Verdeau où l'on retrouve de luxueuses boutiques
où la clientèle « chic » venait autrefois faire
ses achats.
La visite se terminait rue du Faubourg Montmartre devant " La Mère
de Famille", la boutique la plus ancienne de Paris (1736), dont la
vitrine est un remarquable appel à la gourmandise. Au total, une
agréable promenade et une intéressante leçon d'histoire
parisienne.
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AU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU
Le
mercredi 14 avril, nous avons visité le château de Fontainebleau.
Ce château, résidence royale a vu passer toutes les dynasties
et a été témoin de nombreux événements
historiques : Louis XIV y signa la révocation de l'Edit de Nantes
(1685), Napoléon y abdiqua (avril 1814).
Ce fut François 1er qui à partir de 1527 fit construire
la majeure partie de ce château ; œuvre continuée notamment
par Henri II, Henri IV, Louis XIII.
Au XVIème siècle, le château fut l'un des foyers artistiques
majeurs de l'Europe. Nous avons visité les magnifiques salles Renaissance,
dont la galerie François 1er qui est aujourd'hui le plus extraordinaire
ensemble décoratif de la Renaissance conservé en France
et qui a gardé son étonnant décor de fresques et
de stucs imagine par les artistes italiens (Rosso et Primatice)
Les différentes pièces de l'appartement des souverains évoquent
les fastes de la cour de France. A remarquer, l'originalité de
la chambre de l'Impératrice Joséphine.
L'appartement intérieur de Napoléon 1er correspond à
une série de pièces aménagées pour l'usage
de l'Empereur. Situés au rez-de-chaussée du château,
les petits appartements ont été aménagés à
la demande de Napoléon 1er dans les anciens petits appartements
des rois, l'un pour lui, l'autre pour Joséphine.
Les Salons et Musée Chinois de l'impératrice Eugénie
situés au rez-de-chaussée présentent des objets d'art
d'Extrême-Orient (Chine et Siam).
Ouvert au public en 1986, le musée Napoléon 1er occupe plusieurs
salles et est constitué de souvenirs historiques se rapportant
à Napoléon et sa famille : Marie-Louise, le roi de Rome,
Madame mère sont représentés par des portraits et
des objets leur ayant appartenu.
Cette visite du château de Fontainebleau a été très
appréciée par tous nos amis, car elle s'est avérée
très riche sur les plans à la fois historique, culturel
et artistique.
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