L’agriculture
Le port aux Cerises
Vers la fin du 19eme siècle la seule source de profit est le qui « Port au Cerises », d’où partent pour le marché parisien les cerises de Mainville (jusqu’à 200 tonnes par an), les poires de l’Ermitage et les asperges de la Plaine des sables qui s’étend sur Draveil et Vigneux, à bord des Coches d’eau tractées par une demi-douzaine chevaux sur le chemin de halage.
La sérici-culture
Puis à partir de 1826 vint la avec la culture du mûrier pour l’élevage du vers à soie. A cette époque l’industrie de la soie française connaît une grave crise et, en particulier, une forte concurrence avec l’Angleterre. Un établissement faisant de l’élevage de vers à soie s’appelle une magnanerie.
Afin de protéger cette industrie dans laquelle la France avait acquis la première place, le gouvernement de la restauration encouragea la culture du mûrier et l’élevage de vers à soie même dans les régions où le climat semble peu favorable à une pareille tentative. Le domaine des Bergeries, acquis en 1826 par la Couronne, se voir consacrer à la culture du mûrier par Charles X.
Dans un rapport adressé au roi, le baron de la Bouillerie, Ministre d’Etat et intendant général de la Maison du Roi, explique que pour encourager le mouvement séricicole en France, le roi doit donner l’exemple : « J’ai pensé, Sire, que le domaine des Bergeries enclavé dans la forêt de Sénart et que Votre Majesté est sur le point d’acquérir par voie d’échange du sieur Didelot, serait très propre à faire des essais de ce gere.
M. Camille Beauvais, connu pour ses connaissances et ses travaux agricoles, déjà attaché à la Maison du Roi comme inspecteur des troupeaux de la Couronne et qui présente d’ailleurs toutes les garanties désirables, se chargerait de diriger l’entreprise à ses risques et périls »
Au mois d’avril 1826 le Roi approuve cette proposition et monsieur Camille Beauvais s’installe aussitôt aux Bergeries. Un bail du 23 mai 1828 lui assure la location pour vingt-sept années.
Vice-Président de la société séricicole, fondée en 1837, les travaux de Camille Beuvais font l’objet de nombreux articles publiés dans les Annales de la Soiciété Séricicole. Le comice agricole de Seine et Oise ( réunion de cultivateurs d’une région pour le développement de l’agriculture) se tient le 17 juin 1838 à la ferme des bergeries sous la présidence du duc d’Orléans.
On appelle l’établissement créé par Camille Beauvais, la « Ferme modèle pour la culture du Mûrier et l’éducation des vers à soie Pépinière de mûriers à Rouvres, par Villeneuve-Saint-Georges (Seine et Oise). Il y donne des cours sérici-culture et devient conseiller municipale de Vigneux.
A son exemple, des mûriers des muriers sont plantés un peu partout à Vigneux et dans les environs mais l’établissement séricicole ne donne pas les résultats escomptés. Après la mort de Camille Beauvais, la Magnanerie cesse de fonctionner et le 18 juin 1854, le matériel et les ustensiles sont vendus aux enchères.
Une rue à Vigneux porte encore le nom de Magnanerie reliant l’avenue Henri Barbusse à la route des Mousseaux proche de la Mairie de Vigneux sur Seine. On notera également comme cela est précisé au chapitre suivant que le château Frayé de Vigneux comportait une magnanerie.
La sucrerie du Château Frayé
A la même époque, en 1836 fut créée ‘‘la Société Agricole et Industrielle de Château Frayé’’ exploitant la betterave à sucre à Vigneux récoltée sur les terres du Château Frayé. Cette sucrerie pris feu en 1843 et fut l’objet d’une grande solidarité des deux commues voisines dont Montgeron pour éteindre cet incendie qui fut relaté dans les revues de l’époque.
L'ébénisterie
Au XVIII siècle, de nombreux ouvriers allemands, habiles dans l’art de la marqueterie, se groupèrent au faubourg Saint-Honoré. Mais si traditionnellement le faubourg Saint-Antoine reste toujours le quartier des marchands de meubles, le prix des loyers et la désindustrialisation de Paris obligèrent les ébénistes à exiler leurs ateliers vers la banlieue.
A la fin des années vingt, les premiers ébénistes arrivent dans notre région notamment à Vigneux et Montgeron. La majorité des ces ouvriers du bois sont d’origines polonaise. En 1905, les socialistes polonais avaient participé activement à la révolution qui avait éclaté dans l’empire Russe. Par la suite, ils furent obligés de se caher et beaucoup émigrèrent en France. Ce sontleurs descendants qui , installés d’abord dans le faubourg, viennent implanter à Vigneux et Montgeron l’industrie du « bois rose » . Les ateliers fleurissent un peu partout ; certains ébénistes travaillent dans leur garage et les familles Simenuke, Leibovici, Dzurda’ Zadrozinski restent célèbres à Vigneux. La seconde guerre mondiale interrompt l’essor de cette industrie qui, dans les années cinquante, prendra toute son ampleur.
Du stade artisanal où l’on emploie trois compagnons, un machiniste et un vernisseur, on passe au stade de la petite industrie, où plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’ouvriers travaillent.
L’industrie du bois rose restera florissante jusqu’aux années 1965-1968. A cette période, les ébénistes comme toutes les industries qui conservent un caractère artisanal(telles les tanneries) commencent à dépérir. En 1988 seule l’entreprise Marquant implanté sur les trois villes Draveil Vigneux et Montgeron conservera une relative importance puisqu’elle employait encore quatre-vingts personnes.
Le père de Monsieur Marquant, Monsieur Pacholzic ouvre son premier atelier, en 1922, rue de Charonne à paris. En 1925, il s’installe dans le faubourg saint Antoine, puis s’implante à Vigneux Montgeron et Draveil. Spécialisé dans la Marqueterie , il fabrique surtout des meubles Louis XV (à Montgeron avenue de la République) et du Louis XVI à Vigneux, rue Gaston Grimbaum, niveau rue du chemin vert). Le vernissage était fait dans de grands établissement, avenue de l’Europe à Draveil. Monsieur Marquant, qui a pris la succession de son père, nous explique ce qu’est « le bois de rose »
.Les Sablières ou L’exploitation du sable des berges de Seine.
A partir de 1870 débuta l’extraction du sable et de cailloux sur les berges de la Seine jusqu’en 1960 pour faire face au besoin de l’extension de l’immobilier Parisien. Cette exploitation se fera notamment sur les terres de Draveil et Vigneux en lieu et place de la base de loisirs actuelle où les sociétés d’extraction intervinrent d’abord les terres de Georges Chaudron de Courcelles de Vigneux puis sur les terres du domaine du château des Mousseaux à cheval sur les deux communes de Draveil et Vigneux, et à partir de 1910 sur les terres de Monsieur Joseph La Veissière dernier propriétaire notable du château anciennement seigneurial de Draveil. Cette industrie naissante doit être principalement associée à une famille d’origine italienne du nom de Pickéty, qui durant plusieurs générations sur près d’un siècle exploita cet espace appelé les sablières. Le premier du nom de cette famille était un italien du nom de Antonio Pitchéto naturalisé français en prenant le nom d’Antoine Pickéty. Une rumeur dit qu’Antonio Pichéto serait venu en France suite à une apparition de la Vierge Marie qui lui aurait conseillé de se diriger vers la France où sa descendance connaîtrait une très belle destinée. Quoiqu’il en soit cette activité industrielle de la fin 19ieme siècle jusqu’à la moitié du 20ème a vu se développer un port créé juste après l’invasion prussienne de 1870; le Port Brun situé au nord de l’espace de la base de loisirs sur la commune de Vigneux à un point tel que ce port était classé en importance en 1908 au troisième rang des ports fluviaux français après Paris et Rouen avec un tonnage transporté de 1 213 000 tonnes de sables et de cailloux .
Le chemin de fer
La gare de Draveil-Vigneux
L’accès rapide à la capitale avec l’avènement du chemin de fer permit aux communes de Draveil, Vigneux et Montgeron de croître rapidement. Ainsi entre 1841 et 1863 fut ouverte la halte Draveil-Vigneux (actuellement la gare du RER.D de Vigneux ) sur la ligne SNCF de Villeneuve St Georges Montargis en passant par Juvisy sur Seine mais en évitant Draveil. A cette époque cette gare était perdue au milieu des champs et était devenue un centre d’intérêt et d’attraction pour nombre d’élégantes personnes venant à cheval des environs. Avant la construction des ponts sur la Seine à cet endroit un omnibus à cheval assurait le transport des voyageurs entre cette gare et la place de l’église de Draveil.
A diverses reprises en 1862, 1880,1881, 1911, le conseil municipal de Vigneux demanda à la Compagnie des Chemins de fer de Lyon que la gare soit rebaptisée ‘’Gare de Vigneux’’ ou tout au moins ‘’Gare de Vigneux- Draveil’’ sans obtenir gain de cause. Ce n’est que beaucoup plus tard que cette gare prendra le nom de ‘’gare de Vigneux-sur-Seine’’. Pour la réalisation de cette ligne de chemin de fer (PLM) un pont en maçonnerie de 5 arches fût construit traversant la Seine entre Vigneux et Athis Mons connu sous le nom du Bourbonnais ou d’Athis. En 1870 l’autorité militaire fit sauter ce pont pour enrayer l’avancée des troupes allemandes sur Paris. Un nouveau pont, l’actuel, en structure métallique à été construit au même emplacement le 1er février 1872.